jeudi, juillet 31, 2008

Prime Time

No comment – vous savez ce que je pense de la télé...


14 commentaires:

Anonyme a dit…

la TV vaut à la solitude ce que l'alcool vaut aux désespérés;
plutôt que de vivre dans le silence complet, je choisis un programme en buvant un verre ou deux.

Pourri l'été, l'été pourri,
Et voici le crachin là là;
car c'est un problème,
Un vilain phénomène;
Alors moi, je regarde la TV.
et puis voilà, voilà tout ça.La.

Fleur a dit…

Une autre bonne idée, en cas de vertige absolu devant les éléments (canicule ou été pourri): un gros bouquin, comme celui que je lis en ce moment (jamais lu avant, c'est bizarre, sauf des extraits, je me demande pourquoi cette lacune?): les Mystères de Paris!!! Voui, madame, enfin mesdames, voui messieurs! du mélo? que oui, et oh que non (tout à la fois): une oeuvre (d'Eugène Sue) qui prépara l'ambiance pour 1848! et toujours d'actualité, en plus! un auteur pris à son propre piège! Ravi d'une commande (pour le Journal des débats) pour imiter un peu un roman londonien sur les bas-fonds de la capitale de notre perfide Albion, notre Sue enquête chez les pauvres, et devient parce qu'il ouvre les yeux un des plus sûrs avocats des causes socialisantes...

Ah Chris, oubliez votre télé, elle vous donnera encore plus le cafard! allez chercher ce livre (d'ailleurs, il y a quoi, en ce moment à la télé? des rediffusions?): un formidable mélo (certes, moi non plus d'habitude, je ne cours pas après les mélos), dont l'intérêt essentiel, à mes yeux, est d'avoir mis en lumière les situations vécues par les pauvres, pour en faire d'utiles leçons au pouvoir et aux riches: et ça a marché, puisqu'il y eut des idées de banque des pauvres à prêt gratuit, le clou gratuit, enfin, sans prise d'intérêt sur les dépôts, l'idée de la sécurité sociale (pour les travailleurs pauvres) et d'anpe (en qq sorte) fut développée ici... vous y trouverez des leçons contre une justice à deux vitesses, concernant le divorce, les affaires spoliant les pauvres et la dureté des peines pour un simple vol (15 à 20 ans de prison, de bagne ou de galère, même pour un simple vol de mouchoir à un maître ou pour quelques sous, et la mort si récidive!!!)...
Sue s'y insurge contre la spéculation avec l'argent des autres à peine justiciable (deux mois de prison par ex et 25 francs d'amende pour des spoliations en col blanc de centaines de milliers de francs voire de millions, malgré la non-restitution de l'argent aux victimes!), contre le fait qu'on ne puisse prêter à taux zéro aux travailleurs qui ne peuvent compter que sur leur maigre salaire et leur santé - et que quelques jours de maladie peuvent mettre dans une situation irrécupérable, puisque les prêts, alors, y sont de 300 à 400% d'usure, etc.

J'en oublie bien d'autres idées: c'est incroyable ce que Sue a pu montrer dans cette oeuvre, qui eut du retentissement à l'étranger (on refit plusieurs Mystères de Berlin, Munich, etc.) et dans la société: lu dans toutes les couches de la société, car en feuilleton dans le Journal des débats, qui eut tant de succès que même les pauvres l'achetaient ou louaient une demi-heure le journal pour se le faire lire (enfin se faire lire le feuilleton), les nobles, les parlementaires et autres politiques, jusqu'aux couches de population qui ne savaient pas lire... les politiques se déchiraient sur certains aspects de ce que prônait Eugène Sue pour l'amélioration de la société (pour une plus grande justice)...
Ce qui est amusant, je le répète, c'est que l'auteur avait au départ obéi à une commande et qu'en enquêtant lui-même auprès des couches de population dont on ne parlait jamais dans les romans, il découvrit des choses qui le dépassèrent et le firent devenir socialiste, s'engageant pour améliorer le sort de ces populations: il ne refusait (paraît-il) ni aide financière, ni aide à un placement pour un travail ou une recommandation à qui lui écrivait pour lui demander cette aide...

ça m'a passionné, ce livre! pas encore fini (il fait tout de même
1 400 pages, presque), mais c'est pour bientôt...

Et on peut aussi s'y plonger en buvant un verre ou deux, madame Chris!

Et: j'écouterai avec encore plus de plaisir le fameux sketch Montand-Signoret évoquant la statue d'Eugène Sue qui est toujours à sa place...

Un apéro (il est 21h00)? vite vite, car j'ai hâte de me replonger dans ce bouquin (héhé)...

Anonyme a dit…

Eugène Sue; roman qui m'a tenue en haleine il y a déjà bien longtemps mais je vais le relire, Fleur.
J'aime aussi beaucoup Jack London et les bas- quartiers de Londres.
Mais si vous voulez vous éclater, lisez " Le Montespan" de Jean Teulé. Excellent, savoureux et drôle.
Pour te rassurer, Fleur, la TV sert surtout à passer les DVD des mômes.
Je suis plongée dans " Dalva" de Jim Harrisson.
En fait, je me chantais Bobby Lapointe pour oublier la pluie qui tombe et va chasser les promoteurs immobiliers.
Mais ça fait du bien de parler un peu.Même en été.

Anonyme a dit…

J'avais lu votre conseil passionné à cm sur le Montespan de Teulé... pas encore acheté (je lis en ce moment les livres acquis sur des années et qui ont échappé à ma vigilance... y en a encore, je chine je chine dans ma bibliothèque!), mais prévu de le lire dès que je peux, d'autant plus qu'un article vantait ce caractère révolté: "En ayant porté haut son indignation, y compris auprès du pape, le marquis de Montespan fut l'une des premières figures historiques à oser contester la légitimité de la monarchie absolue de droit divin. Il incarne à lui seul l'esprit révolutionnaire qui renversera un siècle plus tard l'Ancien Régime."
Il est tentant de le lire, surtout quand on lit l'anecdote suivante, qui m'a fait rire, humour noir oblige: "Lorsqu'il apprend son infortune conjugale, le marquis fait repeindre son carrosse en noir et orner le toit du véhicule d'énormes ramures de cerf. La provocation fait scandale..."
Comme ça, au premier abord, c'est un personnage qui me plaît...


London: on en a sorti plein chez Phebus que je n'avais pas lus, pourtant il m'a accompagnée aussi comme tant d'autres enfances (l'Appel de la forêt, Croc-Blanc, les Mutinés de l'Elseneur, etc., j'ai encore la vision des vieux livres à couverture vert foncé des London et des James Oliver Curwood -avec Kazan, notamment- offerts par mes parents et grands-parents, ah, les grands espaces, les équipées humaines dans le grand sauvage... soupir de courte nostalgie!)...
Mais ce n'est qu'adulte et même pour certains récemment que j'ai pu lire le Peuple d'en bas, les vagabonds du rail, le Talon de fer.
A quand un grand écrivain ici et maintenant dont l'oeuvre sur le peuple d'aujourd'hui aurait un impact bénéfique sur son sort? pas demain la veille?

Bonne journée (au bord de la mer, y a-t-il jamais du mauvais temps qui tienne? même le gris sied aux mers et aux océans, il me semble, et cela porte à la mélancolie ou à la méditation, tandis qu'à Paris, allez donc supporter le gris des bétons et des revêtements des murs et des chaussées, c'est d'un triste! et ça n'inspire rien de bon!)

Mais là, quand même, le soleil est de retour, donc tout va bien. Non?

Fleur

Anonyme a dit…

J'apprends la mort de Soljénitsyne dont j'ai été une lectrice attentive et glacée d'horreur.
Un grand homme, un grand écrivain qui mérite un bel hommage.

Fleur, je vais m'acheter une canne à pêche; depuis le temps que j'en rêve! Cela convient à mon caractère. C'est vrai que la mer , même si elle est grise, n'est pas comparable au béton ni à Paris - plages.

Anonyme a dit…

Pour en revenir à la TV, il est temps de débrancher. Je refuse de regarder les JO bien que j'aime cette fête.
Les problèmes ne font que commencer en Chine et je ne veux pas assister à ça.

Fleur a dit…

Oui, paix à l'auteur de l'Archipel du goulag: souvenirs lointains de lui chez Pivot (j'avais piqué tous les livres de lui chez mon père qui en était un lecteur convaincu); en même temps, j'ai perdu de vue ce qu'il a pu être ensuite politiquement, donc j'hésite à lui rendre un hommage plus appuyé, mon ignorance sur la manière dont on a pu utiliser ses livres et son existence contre l'idée même du communisme me portant là à une relative réserve.

Quant aux JO, je comprends le regret quand on aime (mon ami était un fan des compétitions d'athlétisme, le fait du manque de télé va l'obliger soit à aller dans un café dit sportif, héhé, ou à boycotter " l'insu d'son plein gré" ces JO merdiques déjà entachés de morts et d'attentats...), j'avoue que ça ne m'ennuie pas, au contraire, car je déteste voir du sport en vrai comme par procuration télévisuelle, ce n'est donc pas un grand sacrifice pour moi, je l'avoue (j'avais déjà boycotté le foot en 1998, je fuyais Nantes les jours de match, malgré la belle humeur de certains supporters étrangers bonshommes...)!

La pêche, tiens, c'est une bonne idée (vous avez de la patience?)! si cela voulait dire passer des heures tout près ou sur l'eau, à condition que ce soit mer, océan, je dirais ok tout de suite!!!

D'ailleurs, après ça, si vous en retirez qq poissons, vous allez phosphorer à pleine puissance, ô chanceuse!

Bon mois de résistance océanique, donc, Chris!

(j'ai fini les Mystères de Paris, snif, me sens orpheline, faut que je trouve à emprunter qq part les Mystères du peuple, du même Sue, et qui fait le double de volume(s): 20 au lieu de 10, ça c'est de la lecture, non mais!), et pourquoi pas, le Juif errant, épais lui aussi...)

Anonyme a dit…

En bons pavés, il reste Tolstoï, Dostoïevski, Lacan et tant d'autres...
"Les mystères du peuple" , est- ce une farce? jamais entendu parler.
Pourquoi pas aussi " Angélique, marquise des anges" ou " Autant en emporte le vent"?
J'ai un faible pour Pierre Bordage , surtout " Les fables de l'humpur", pas pour les gens corrects.
Enfin, nous avons un point commun: la fin d'un bon pavé nous rend orphelines. A réfléchir.
Ah! La bonne perspective: la canne à pêche, le buzug dans l'eau en attente d'un bar pour le dîner, un livre à la main et les pieds dans l'eau.
Si vous avez de bons auteurs, de bons livres, parlez- moi d'eux; ça m'aidera dans mon sevrage de TV.Enfin, en français; les cours de conversation anglaise commencent en septembre; avant que je ne puisse lire en anglais, les poules auront des dents.Et moi, je serai dans le cosmos.

Fleur a dit…

Les Mystères du peuple (d'Eugène Sue): non, ce n'est pas une blague, ai-je la tête de qqn qui fait des blagues? moui, bon, d'accord, ça m'arrive, j'avoue, mais 1 fois sur 100 interventions, c'est tout (suis pas une comique, hélas)!
Je ne connaissais pas non plus, Chris, j'allais m'accuser d'être ignare, mais comme je ne suis pas toute seule à ne pas connaître, je vais éviter de nous insulter toutes les deux, héhé...
C'est, plus exactement: Les Mystères du peuple ou l'Histoire d'une famille de prolétaires à travers les âges (coll. Bouquins, éd. Laffont)
Mais quand même, j'étais vraiment d'une ignorance crasse, je n'avais pas lu non plus la Sainte Famille, critique de la critique par Marx et Engels: il y est aussi question, entre autres, des Mystères de Paris et des mauvaises interprétations de cet ouvrage par certains critiques, critiqués à leur tour par M. et E. Non mais!
Pour des vues sur cette Sainte famille marxienne, voir soit :
-site1
- site2
- site3

taïau!

Pour les pavés: déjà lu souvent ado (voire enfant, je me croyais grande à 7 ou 8 ans et digne de lire malgré les conseils la bibliothèque d'adulte des parents et des grands-parents) Tolstoï, DostoÏevski (et relu ce dernier pour la fac), mais très peu Bordage (pourtant édité par une maison d'édition nantaise)...

Pas d'idées en tête pour les pavés, en revanche, me suis prise à relire ces derniers temps les trucs pour m'énerver sur les subprimes et le sort fait aux pauvres ou aux noirs ou aux immigrés: les Raisins de la colère, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, et quelques autres titres d'Etats-Uniens plus récents (les Fante père et fils), James Baldwin (que j'adore, smack smack smack: mon roman de lui préféré étant Harlem Quartet mais je ne peux m'empêcher de finir en larmes sur le dernier paragraphe, pour un peu je me mettrais à chanter des gospels si ma mémoire en retenait!)...
Et retour aussi sur les Africains du Sud: André Brink (une saison blanche et sèche; Un turbulent silence, etc.), Nadine Gordimer (Un monde d'étrangers), Alan Paton (Pleure, ô pays bien-aimé)(oui, je sais, c'est éclectique, tous ne sont pas de super grands écrivains mais quand même, c'est intéressant)...

Tout ne me vient pas en tête sur l'instant, à voir plus tard (ça va me revenir dès que j'aurai quitté le cybercafé, je parie!!!)

Bon, ben y a à faire, quand même, surtout s'il faut partager avec la pêche (miam, ça me donne faim, l'idée des poissons! tiens, en passant, une amie qui fêtait son anniv nous a offert en partie une soirée restau délicieuse, j'avais choisi un restau thaï, on nageait dans le bonheur entre nems fins au crabe et calamars aux pousses de bambou plus divers autres plats fins et savoureux, ah mais, y a pas qu'en Bretagne qu'on sait goûter aux bonnes choses! mais c'est cher, poches déjà percées s'abstenir, snif!).

Bonne semaine, à plus tard!

Paul a dit…

TV (especially French TV) is largely crap: modern-day "opium for the masses" - just as the government likes it...

Anonyme a dit…

Crap...Un new word for me!
Exact , Paul, la TV française , c'est l'opium du peuple, l'impossibilité de penser, de rêver, de réfléchir; it's crap.
" Plus belle la vie", crap; " Urgences", crap; " The closers" , crap; " Les experts" , crap....

Fleur a dit…

To be crap or not to be crap... à TF1 on ne choisit pas, on fonce dans l'immonde: l'info selon crap-tc...

Paul a dit…

@Fleur, yes that's was crap...

It was Mark Twain I think who, on reading his obituary in the paper replied, "reports of my death are greatly exaggerated."

Fleur a dit…

Ah très drôle!
Au moins, il avait pu répliquer... Sevran présumé déjà mort par Elkabach avant de l'être vraiment n'a pas eu le plaisir de faire un pied de nez à son nécrologue trop pressé...