dimanche, juillet 06, 2008

Hitler a perdu la tête

Ne rentre pas qui veut chez Mme Tussaud. En tout cas, pas à Berlin.

La poupée de cire a déjà posé problème avant l’ouverture du musée, mais une fois celui-ci ouvert au public, Hitler s’est fait arracher la tête par un monsieur de 41 ans – à cause d’un pari, paraît-il.
Source : Zeit Online

En ce qui me concerne, je trouve que Hitler a toute sa place dans ce musée – il ne faut surtout pas oublier ni sa tête ni seine Endlösung – pour que jamais une telle atoricité ne se reproduise.

Qu’il serve de Mahnmal – quoique je préfère celui de Jochen Gerz.

Source image : newsparadies

3 commentaires:

Fleur a dit…

Argh ! décidément, entre Mailer et son enfanced'unmonstre , Delillo et son bruit de fond , Albahari et son hitler à chicago , les gens qui fantasment sur hitler et n'ont besoin que d'images et d'allusions presque tendres ont de beaux jours devant eux pour rêver...

Qu'on se souvienne de sa tête ne me semble pas utile: a-t-il une tête qui permettrait de déceler les futurs autres hitlers? suffit-il d'accrocher la moustache caractéristique à un tic de qui vous savez pour que tout le monde comprenne qu'on a déjà chez nous un adn perdu du vieux salaud? Pas sûr, il faut des actes plutôt qu'une image pour nous prévenir de la catastrophe proche...

Je suggérerais bien aux gérants des cires d'appeler désormais et uniquement par ce nom leur institution "le musée des Horreurs", ou "le musée des Monstres", mais ce serait faire trop d'honneur encore au miteux en cire qui vient encore perturber nos cauchemars par la réalité des marchands de cire...

Quand les gens ici n'ont pas compris qu'Hortefeux Fillon Sarkozy sont déjà les trois premiers jets des cavaliers de l'Apocalypse, il suffira-t-il de l'arrivée d'un 4e larron pour qu'enfin les gens se réveillent?

Si seulement le connard en chef était déjà en cire, et sa dépouille déjà bouffée par les vers, on serait tranquille, mais son ambition risque bien de le faire réussir à être empereur avant même que de mourir... dommage.

Anonyme a dit…

10 points d'un coup, Fleur.
Je pense aussi que cette horrible tête n'a rien à faire dans un musée, fut- il des horreurs; trop de gens en quête d'identité pourraient avoir des idées.
Je connais une personne qui avait fait de " Mein Kampf" une bible; elle me l'avait donné à lire; cette femme est un monstre et sa folie aurait pu , dans certaines circonstances,faire d'elle un hitler.
Son musée des horreurs a été détruit, non? Un professeur nous avait raconté ce qu'il y avait vu; des cruautés sans nom, des expériences sans aucun sens; le Mal, la douleur, qu'on mette sa tête de cire dans un brasier.

Fleur a dit…

Voui: nul besoin de sa tête où que ce soit, pour peu qu'on la prenne pour le chef...
10points, Chris, donnés avec raison, mais que je prends volontiers et que j'assume: nous disons tous "plus jamais ça" et que nous avons maintenant les médias pour nous prévenir des risques alors qu'une catastrophe comme celle du dernier siècle avait pu s'enclencher sans qu'on en voit les prémices. pas vrai du tout: si on nous empêche de faire les analogies qui s'imposent pour avertir des risques qui nous pendant au nez, sous prétexte de garder intact le caractère "unique" et "indépassable" des événements de la 2GM, pourquoi se dire alors, "plus jamais ça"? les rafles (j'assume le mot, j'ai vu comment ça se passe), les reconduites indignes à la frontière, les enfants conservés comme en prison dans les centres de rétention, etc., c'est déjà les premiers indices, pour moi, d'une société d'avant 1939 en Allemagne; pour éviter le pire, il faut bien se référer au passé, proche si possible (mais on peut aussi faire appel au fantôme de napoléon pour ce faire), car les esprits semblent carrément anesthésiés, il me semble sur ce qui mériterait un peu plus d'énergie et d'action collective contre les aberrations que nous imposent les gouvernants actuels. Et tout le monde semble trouver naturel le pseudo réalisme des entrepreneurs et des politiques droitiers, alors qu'ils nous concoctent une société dont la plupart des gens vont se mordre les doigts de l'avoir approuvée, recherchée, sinon acceptée sans "moufter".
Il est vrai que je suis en plein dedans en ce moment (les plans dits sociaux se succédant et les boulots en fausse pige avec pas de contrat, juste une feuille d'heures (on vous fait venir pour 10h vous êtes payé 6h...) ou un pseudo contrat faisant semblant de vous prendre pour un intervenant indépendant (mais l'heure payée relève plus du bénévolat que d'une vraie paie) mais vous enlevant quand même des charges qu'il ne paiera pas, puisque nous n'apparaissons pas dans les listes de personnel (et l'urssaf n'a pas le temps de vérifier déjà les malversations sur les contrats longs, alors les "piges" qui n'en sont pas de qq heures ou qq jours, ouh, "pensez-donc!"), etc.
La mondialisation n'est pas coupable: nous le sommes, en acceptant un type de discours qui fait paraître le libéralisme comme un horizon indépassable et naturel. Nous organisons nous-mêmes par notre attentisme une société qui trouve naturel que des chefs s'augmentent quand le reste trinque, qui trouve naturel qu'on organise les échanges économiques pour que les retours ne viennent récompenser abondamment et injustement que les revenus de l'argent et pas ceux du travail.
Pour me calmer l'esprit quand je vois que la plupart des gens (pas encore touchés par la crise mais d'autres aussi) ne remue pas le museau, je lis des trucs qui me confortent dans mes énervements: "la Souffrance en France, la banalisation de l'injustice sociale", de christophe dejours, qui cherche à comprendre comment nous avons pu tomber dans un marasme tel que nous ne bronchons pas quand il y a 13% de la population au chômage (dans une organisation économique créée de plus pour mettre des gens au chômage sous prétexte de concurrence et qui sert de cheval de bataille à des gens qui peuvent, s'ils gagnent, gagner bcp, tandis que les autres, qu'ils gagnent ou perdent la bataille économique contre la concurrence, ne font que perdre tjs plus: plus on travaille, moins on gagne, et plus on trouve des conditions de travail dignes du 18e siècle... y a des gens dupés et b... là dedans, mais qui bronche vraiment?), etc.
Nous ne bougeons pas non plus quand on fout dehors des gens qui sont ceci, cela, et bientôt, à qui le gouvernement va-t-il s'en prendre? pas d'argent dans les caisses pour les Français, il y en a pour Betancourt, pour les "grands" projets sans âme de l'autre fou, pour les retraites multipliées par cinq des élus, pour... pour la frime, les possesseurs de pouvoir, d'argent, etc.
Bon, c'est sûr, en lisant Paul Moreira, Hirigoyen, Dejours, etc., je ne vais pas revenir à de plus sages intentions, je compte bien si l'envie me prend glisser des métaphores qui me vaudront d'autres points, pourtant j'essaie ici chez cm d'être moins "hargneusement politique", car quand même, cm fait en effet des efforts pour nous distraire un peu par des allusions plus fines quoique grinçantes et de
jolies prestations animées... cependant, Chris, par moments, mon naturel revient au galop...
Mais... bonnes vacances quand même?
De toute façon, mes énervements ne vont pas changer la face du monde (quel dommage)...