mardi, mars 10, 2009

Si les navigateurs étaient des femmes...

J’ai découvert cet article le 7 mars, mais comme le 8 mars était la journée de la femme, je n’ai pas voulu mettre le lien en ligne – on ne sait jamais, j’ai peut-être des féministes militantes qui lisent mon blog...

Toutefois, comme je trouve les images et descriptions excellentes – voici le lien.
(Ceci dit, je ne peux pas me prononcer sur Safari, puisque je ne la connais pas).

6 commentaires:

William Skyvington a dit…

Derrière son aspect de plaisanterie, cette petite présentation des browsers (Existe-t-il réellement des gens qui disent "butineurs" ou "fureteurs" ?) évoque une activité cérébrale de première importance : la création de métaphores. On connait les associations du genre suivant : "Si Sarko était un chien, il serait un pit-bull." Il s'agit là de choisir tout simplement le type de chien dont les qualités spécifiques s'approchent le plus de celles de Sarko. Dans la présentation des browsers, j'ai le sentiment qu'on accède à un niveau supérieur d'abstraction. En termes empruntés à la programmation orientée-objets, on pose la question suivante : "Si femme était une classe de métaphores, et Firefox était une instance de cette classe, quelles seraient les propriétés spécifiques de cette instance ?" A mes yeux, c'est un exercice plus exigeant, plus créateur, que de dire : "Si Safari était une femme, il s'appellerait Carla." J'entends quelqu'un qui me dit : "William, si ton oncle en avait..."

Le linguiste canadien Steven Pinker évoque longuement le rôle primordial des métaphores dans son excellent ouvrage The Stuff of Thought, mais le grand promoteur des métaphores est le linguiste californéen George Lakoff, dont l'un des premiers bouquins s'intitule Le feu, les femmes, les choses dangereuses.

Paul a dit…

Yes, excellent and indeed quite clever and amusing.

I was surprised to see the "representation" of Firefox; I would have imagined something much better.

And I didn't fancy any of them!

cm a dit…

"Si femme était une classe de métaphores, et Firefox était une instance de cette classe, quelles seraient les propriétés spécifiques de cette instance ?"

William, tu me ramènes plus de 20 ans en arrière - à la théorie des ensembles et aux maths tout court.

Ce sont les maths qui m’ont appris à penser et, malheureusement, ce type de réflexion me manque cruellement en ce moment.

Je suis toujours contente lorsque j’entends une interview d’un monsieur - trop médiatisé maintenant – qui s’appelle Denis Guedj. Cela me réconcilie pour un petit instant avec le monde.

Merci pour tes références : le titre Le feu, les femmes, les choses dangereuses me semble extrêmement intéressant !

cm a dit…

@ Paul

How do you imagine FF?

Paul a dit…

@CM

Well, not easy that one - as usual it is easy to be deconstructive and not so simple to be constructive!

"À prendre ou à laisser" "Arthur's" horribly addictive TV game, currently has a lady from Outre-Mer who would fit the bill (sorry cannot find apicture) but of course that is purely visual - admittedly the aspect that prompted my original observation. Similarly perhaps the "foxy" Rachida Dati could fit the bill!

From a more intellectual point of view, perhaps I would nominate former head of MI5, Dame Stella Rimington. Firefox is very thorough isn't it - just what I would expect the head of a counter-intelligence service to be!

William Skyvington a dit…

Derrière le style quelque peu formel de ma réaction à cette présentation des browsers, une petite idée me trottait par la tête. J'essayais d'imaginer un site web interactif (en Flash, forcément) intitulé Metaphor Maker dont le but serait de permettre aux intéressés d'inventer et d'exprimer des métaphores. Ce serait une sorte d'atelier informatisé d'aide à l'écriture permettant à un auteur de peaufiner sa construction d'une métaphore à partir d'une certaine classe (par exemple, femme) et d'une instance dont on souhaite parler en termes métaphoriques (par exemple, Firefox).

Finalement, cette présentation des browsers est d'une pauvreté abominable sur le plan littéraire, comme si les textes avaient été rédigés par une vieille tante. Pensez, par exemple, à une vraie femme, Fanny, et imaginez un pauvre mec, attiré par cette femme, qui en parlerait ainsi, en employant le texte Firefox :

If you meet Fanny, it's all you can think about. She puts so much stuff in your memory! Even though she may drive you crazy, men find it hard to dump Fanny. It's not because of herself. It's more because of the stuff she gets from that huge bunch of her admirers. All those gadgets you can use anytime while dating her makes your life so much easier. Oh, if only other women were so open for gifts.

C'est à mourir d'ennui. Je me suis dit que le principe métaphorique est intéressant, mais l'auteur devrait bouger davantage le cul dans la poursuite d'un discours plausible, vraiment métaphorique au sens littéraire. Voici, à titre d'exemple, ma façon d'évoquer une vraie Fanny :

If Fanny were to saunter past a fellow and learn straight afterwards that she hadn't aroused him one little bit, she would feel cheated. If she had gone to all that trouble to stick her pointed breasts out like a pair of headlights, and undulate her backside as if to let the fellow know that she wanted to change lanes, only to find that he hadn't even noticed her, let alone lusted after her, then Fanny felt that there was no point in having moved from A to B. More precisely, she realized that she hadn't moved in quite the right way. You see, Fanny never moved to get somewhere. She moved rather to get someone...

Bon. A partir de cette vision d'une vraie femme, il faudrait faire glisser le discours, petit à petit, aidé éventuellement par un outil informatique comme Metaphor Maker (susceptible de gérer les "glissements" de sens), pour que ma Fanny se fasse remplacer par le produit Firefox. Le challenge n'est pas évident. Il y a du boulot. La mise au point d'un discours hautement métaphorique n'est pas facile. Je ne vais pas tenter toutefois de poursuivre ici la description de ma Fanny/Firefox...