"Just Say No to Wikipedia"
Voilà le slogan qu’une bibliothécaire d’une école du New Jersey a imaginé pour empêcher les élèves d’accéder à cette encyclopédie. Depuis, d’autres établissements ont bloqué l’accès à ce site depuis leurs ordinateurs. La raison ?
"Cette réaction extrême est basée sur trois critiques récurrentes. La première est que l’encyclopédie n’est pas assez 'exacte' et qu’elle ne fait pas 'autorité', car elle contient des erreurs et que tout le monde peut y écrire. La seconde, que les élèves l’utilisent comme source primaire. Et la troisième, que Wikipédia est trop facilement accessible et utilisable (et donc recopiable). Ces enseignants et bibliothécaires se plaignent que par paresse et/ou par méconnaissance de ces outils, les élèves et étudiants se contentent de regarder les premiers résultats qu’ils trouvent sur Google — ce que Tara Brabazon appelle l’'Université de Google' et qu’ils recopient ensuite ce qu’ils trouvent dans l’encyclopédie en ligne."
Cela me rappelle un très vieux débat (années 70, en Allemagne du moins). A l’époque, l’introduction de la calculatrice dans les écoles a provoqué un énorme scandale. Bonne idée, mauvaise idée – je n’en sais rien. J’ai un bac mathématiques – histoire de l’art/beaux-arts, ce qui implique que j’ai reçu un enseignement assez poussé dans ces deux matières. Durant les deux dernières années avant le bac, j’ai partagé la première place de ma classe de maths avec un garçon (rival, mais néanmoins ami). Je dois avouer que je suis parfaitement nulle en calcul mental, mais j’estime que les mathématiques (ou peut-être mon prof de maths ?) m’ont appris à penser.
Tout le monde sait que Wikipédia ne "fait pas autorité". Toutefois, c’est un excellent outil pour appréhender un sujet que l’on maîtrise mal. Ensuite, il faut faire évidemment d’autres recherches pour compléter les infos et en vérifier la véracité. Au lieu d’interdire aux élèves d’y accéder, pourquoi ne pas leur apprendre à s’en servir intelligemment ? A savoir : les inciter à garder l’esprit critique, à comparer avec d’autres sources et éventuellement apporter des corrections à Wiki ?
L’interdiction comme méthode pédagogique, est-ce une solution ?
Sources : ecrans.fr, theargus.co.uk
16 commentaires:
Ce problème rejoint inévitablement celui de l'omniprésence des dépêches de l'AFP dans les médias français et l'éradication des médias audiovisuels "libres" depuis la fin des années 80. Une culture unique et maîtrisée, une information unilatérale... qui sont devenus le plat unique de nos chères têtes blondes.
Votre génération et la mienne (qui sont probablement proches) possédaient encore cet esprit empli de curiosité qui nous donnait l'envie presque furieuse d'aller creuser toujours plus loin et surtout de fonder jalousement nos propres opinions.
Mais s'il existe toujours plus d'outils de communication à notre disposition à ce jour, j'ai bien peur que les jeunes générations ne se contentent progressivement d'assimiler une culture pré-mâchée.
Alors, à qui la faute...? Les sacro-saints nouveaux médias, sans doute, une éducation plus laxiste, peut-être, un environnement scolaire malsain, certainement...
Doit-on donc profiter de ces éternels et récurrents nouveaux interdits pour concevoir une société parallèle ?
Je crois qu'il reste un peu d'espace sur l'Ile de Pâques pour y fonder une colonie...
"Doit-on donc profiter de ces éternels et récurrents nouveaux interdits pour concevoir une société parallèle ?"
Depuis quelques mois, une question me vient régulièrement à l’esprit. Je suis née dans un pays communiste, pour ne pas dire totalitaire, et bien que je l’aie quitté jeune, cela laisse de traces (Ceausecu vous dit certainement quelque chose). Comme dans tous les pays de l’Est, la culture parallèle, souterraine, était très importante – on s’échangeait des livres sous le manteau. Leur intérêt résidait tout d’abord dans le fait qu’ils étaient interdits.
Mais j’ai l’impression que les interdits qu’on nous impose dans les pays dits "occidentaux" n’ont pas pour effet de créer une culture parallèle, ou très peu. Pourquoi ? Je conçois qu’il soit plus facile de s’installer devant TF1 (quoique… je n’ai pas de télé), mais tout de même !
Honnêtement, je vous salue bien bas au regard de votre parcours : quitter un tel pays "totalitairement" communiste pour atterrir innocemment au beau milieu d'une contrée se targuant d'exercer droits de l'homme et libertés en tout genre depuis des siècles et des siècles - amen - a dû vous procurer un arrière-goût quelque peu amer au fil de ces dernières années.
Pour répondre à la question "pourquoi les interdits qu'on nous impose n'ont pas pour effet de créer une culture parallèle", je répondrai simplement que "nous" sommes définitivement ancrés dans cette image pieuse de "vieux continent" et qu'il est visiblement insurmontable pour les masses bien assises sur leurs droits et acquis d'oser prendre le moindre risque.
Personnellement, il m'arrive de rêver avec délectation de "dangereuses" dérives identiques à celles qui ont découlé de la période de prohibition connue par les Etats-Unis au début du XXème siècle, dérives qui seraient agréablement salutaires quant à notre combat parallèle exercé sur certains espaces virtuels où nous nous sommes précédemment croisés.
Et permettez-moi d'affirmer que vous avez tort de ne pas posséder de télé. Il s'agit d'un excellent reflet de la société dont vous sauriez - j'en suis certain - user avec grande intelligence.
(Et... hum... me permettez-vous d'être un peu plus caustique, par la suite ?
Ecrire trop sérieusement me donne franchement l'impression d'être tout nu ; c'est terrible.)
(Et... hum... me permettez-vous d'être un peu plus caustique, par la suite ?
Ecrire trop sérieusement me donne franchement l'impression d'être tout nu ; c'est terrible.)
No problem, Jarod. Mon blog est "modéré à priori" pour éviter les spams et autres trolls. Jusqu’à présent, je n’ai censuré aucun message, que je sois d’accord ou pas. Il est important pour moi d’échanger aussi avec des personnes qui ne sont pas du même avis que moi, sinon, ce n’est pas drôle. Mais qui sait ? Mes racines auront peut-être raison de moi un jour. Je pourrais me transformer en ayatollah de la pensée unique...
P.S.
quitter un tel pays "totalitairement" communiste pour atterrir innocemment au beau milieu d'une contrée se targuant d'exercer droits de l'homme et libertés en tout genre depuis des siècles et des siècles
Je me dois de vous rassurer : je n’ai pas atterri "innocemment" dans ce beau pays des droits de l’homme – avant d’arriver en France, je me suis entraînée pendant 11 ans en Allemagne.
Depuis le début de l’année, je relis la presse allemande, car les media français commencent à me fatiguer un peu. Et oh, surprise : les Allemands que je prenais pour des moutons (il y a un certain nombre des codes : lessive lundi, tondre la pelouse samedi matin, laver la voiture samedi après-midi, etc.) sont nettement plus révoltés que les Français...
Chère CM, bien que doutant fortement du fait que vous puissiez un jour revêtir la panoplie de dictatrice virtuelle, dotée d'une somptueuse cape rouge carmin et de la pilosité nécessaire à tout despote, je me permets de crier haut et fort que, dans un premier temps, je vous déteste cordialement pour me rappeler que le pluriel de medium est bien "media" et non "médias".
Dans un second temps, vous me voyez ravi d'apprendre que la population allemande (au sein de laquelle j'ai moi-même été bercé durant mes premières années, dressant le poing face à des affiches marxistes) recouvre cet esprit révolutionnaire qui constituait en partie sa fierté durant les années 70.
A mon tour de vous révéler quelques vérités à mon encontre. Voyez-vous, cela m'a toujours prodigieusement énervé d'entendre les "media" français décrier durant de nombreuses années le fonctionnement des Etats-Unis, en pratiquant verbalement de somptueux amalgames vindicatifs destinés à culpabiliser un continent tout entier et son histoire.
J'ai vraiment aimé apprendre et comprendre l'histoire de ce continent, ainsi qu'assimiler les différences politiques et culturelles qui pouvaient exister entre chaque état.
C'est d'ailleurs pour cette raison que j'y ai installé ma propre entreprise.
Mais tout ceci n'est pas politiquement correct, bien entendu...
And please ! please ! Turn off the TV ! (Mickael Moore)
Et je ne sais plus qui a dit:
les pires dictatures sont les dictatures souriantes
Mais c'est une phrase que j'aime bien.
Und was noch ... lass mich mal ueberlegen, Schwesterchen. Ich weiss, du magst es nicht hoeren aber ... "La rebellion est ailleurs (en français dans le texte)".
Cet échange est passionnant. Continuez s'il vous plaît !
"je vous déteste cordialement pour me rappeler que le pluriel de medium est bien "media" et non "médias"."
I regret that all these elegant arguments in French are a bit too much for me (I cannot understand them). However the quote above I do recognise: this sort of thing is typical of some of the difficulties I have with the language, especially when it is spoken. The French capacity for modifying names is especially frustrating (although in this I expect to be accused of being a "Little Englander")!
William,
savez-vous comment les censures Internet sont perçues en Australie ? Ce serait amusant de comparer les réactions des gens dans différents pays occidentaux.
Bonsoir, cm, bonsoir vous tous (Chris, Paul, Jarod,et les autres)!
Je rentre à l'instant (et repars dans 3/4 d'heure pour aller au boulot, dur dur) et découvre qu'Internet me fait la grâce de marcher (pour combien de temps, mystère !), donc un coup d'oeil à vos discussions intéressantes : comme je dois avoir l'esprit d'escalier, je vais commencer par le détail avant d'aller au fond (si j'ai le temps de finir), et je me précipite au secours de Paul, à qui on a fait des misères (non mais, c'est fini de l'embêter avec des règles à la française qui ne sont même plus bonnes ?)...
Paul a dit en effet :"je vous déteste cordialement pour me rappeler que le pluriel de medium est bien "media" et non "médias"."
Or, comme la langue française évolue au gré des fautes que la masse (et pas les mass media)-dont je fais aussi partie, ce n'est pas péjoratif de ma part- ne peut s'empêcher de faire (parce que si l'on n'a pas étudié la linguistique et l'étymologie depuis le latin, il est compliqué de comprendre les entorses apparentes à une règle éditée dans un siècle proche), les dictionnaires de "référence" d'aujourd'hui admettent comme "norme" le fait que le pluriel de "medium", auparavant reconnu comme "media" (comme forme au pluriel venue du pluriel latin), est désormais "médias"... Constatant la généralisation de l'emploi erroné, la langue française s'est adaptée et a admis la force de l'usage... (Voir le Larousse, par exemple, qui est considéré comme la Bible des correcteurs de presse, avec les codes typographiques habituels, et voir aussi le fameux dictionnaire d'Alain Rey, le Robert historique de la langue française, ou le Larousse pratique des difficultés de la langue française, et même, pour ceux qui adorent ça et ne l'ont pas chez eux,les étymologies surprises, chez Belin, je précise que je ne suis pas actionnaire ni ne travaille chez ces éditeurs.)
Il semblerait que le Québec ait conservé cependant l'usage medium/media... Jarod, vous habitez peut-être au Québec ?
Paul, les dictionnaires vous donnent raison donc sur ce point précis : un média, des médias (et toc, si la chipie à qui, je viens de le voir, on a intimé l'ordre de filer dans sa chambre avec fessée et privation de dessert, peut se permettre d'être un peu insolente, non mais...)
D'ailleurs, pendant que j'y pense, cm, j'ai voulu mettre le message suivant sur "ma clope", mais évidemment, je suis toujours punie par le site, et je vous mets là le message anodin que je n'ai pu y laisser :
"Deux minutes avant d'aller à la reprise du boulot (oui, on bosse parfois le dimanche) pour saluer mes fumeurs préférés (en plus de mes proches) : Coco15 et Paul, et même Jarod, qui me promet la fessée collectivement (on se met au SM ? d'accord, mais sans les brûlures de cigarettes !), à qui je précise que Fleur n'est ni Florette ni Flora, ni d'autres expansions florales simplettes, donc je n'assume que mes vrais pseudos... Quant à "filer dans ma chambre", cette fois-là impossible, j'ai passé la nuit dehors, comme les chats (ils possèdent 9 vies, et moi 9 pseudos, en quoi ça dérange ? Tiens une question tout à coup : les chats aiment-ils la cigarette, Coco15, on les imagine venir humer langoureusement les écharpes de fumée parfumée ?), sinon en journée j'ai failli acheter des photos superbes de Bogart et Bacall s'allumant une cigarette l'un pour l'autre, de "Gilda" et son fume-cigarette, de Veronica Lake et de quelques autres dans un fumée bon enfant... Mais enfin, la nostalgie en images ne sera pas le seul moyen de voir de la fumée, si j'en crois les dernières nouvelles ? Les établissements vont pouvoir choisir finalement leur clientèle... Tout s'arrange ! Etait-ce utile de crier avant d'avoir mal ? Oui, me direz-vous, puisque ça a dû participer de la nouvelle donne (choix d'être bar fumeur ou non-fumeur, ce n'est pas une blague, j'espère ?) Tant mieux, donc.
Bon, ben, vive vous, qui vous amusez comme des fous, moi je veux bien supporter la cigarette (comme chez moi d'ailleurs), si c'est pour rigoler aussi et ne pas être "privée de dessert" (snif) !
Bonne soirée (à plus tard, si je ne suis pas ghettoïsée sous prétexte que mes convictions ne sont pas 100% celles des autres !)"
Et je vois que je dois commencer à me préparer pour aller bosser, zut de zut ? Quid du fond de la vraie discussion sur les libertés, les interdictions, etc. ? Plus tard ? ça m'apprendra à toujours commencer par le détail pour me donner du temps sur le fond, car le temps n'obéit pas à mes desiderata (cette fois, ce mot au pluriel ne prend pas de "s", l'usage fautif n'a pas fait loi, héhé, ça va Paul ? pas perdu par mes circonvolutions et circonlocutions ?)!
Bon je vous quitte là pour ne pas être en retard, mais espère revenir
pour une argumentation future au sein de votre discussion.
Bon dimanche soir, à bientôt ?
Sur la télévision (sans se prendre pour Bourdieu): je voulais envoyer des images de la Mafalda de Quino (une de mes BD préférées dans mon enfance, mais encore maintenant, j'aimerais je pense) mais je ne suis pas douée, il faudra que je retrouve des liens Internet pour vous les envoyer; la petite fille qui s'intéresse tant au monde comme il va (et surtout comment comment il ne va pas) s'ennuie parfois et allume la télé, pour voir quelles informations du monde peuvent arriver, elle zappe et referme, un soupir attéré et contrit d'avoir cru qu'il y aurait pu avoir qq chose d'intéressant : "ce n'est que de la télévision !"
Et oui: "la vraie vie est ailleurs", ce qui rejoint bien la réminiscence de Stinker ("la rébellion est ailleurs"), et on ne sait s'il vaut mieux être informé des mensonges que colporte la télévision et de comprendre comment elle s'insinue dans les esprits ou tout simplement l'ignorer et préférer lire, s'informer, discuter par des biais autres... Pour ne pas être dévoré par le lion (c'est-à-dire la menace ou le danger d'influence arasante de ce média), ne vaut-il peut-être pas mieux lui faire face avec le fouet de la critique et du sarcasme (un de mes fantasmes sans doute)que lui tourner le dos et lui présenter la nuque, yeux ouverts ailleurs ?
Je ne sais trop. Mais je suis comme cm, pas de télévision. Je sais, c'est le risque de ne pas être en phase avec son époque, en n'étant pas en mesure de critiquer la manière dont on chercher à influencer les foules (mais on le voit déjà dans la presse papier, au moins), et en étant dans le risque de ne pas voir à l'avance le mouvement qui en découle et qui pourrait tous nous emporter : nouveau fascisme, dictature "souriante", etc.
Déjà, je vois dans un journal que je corrige de temps en temps, destiné à la jeunesse en plus, que les conceptions ultracapitalistes priment la plupart du temps sur les commentaires des journalistes pourtant au départ plutôt à gauche (voir à l'extrême gauche), et mes propres réserves et modifications sur le fond sont parfois acceptées, parfois non : on est bien comme à la télévision, dans un grand mouvement que personne, sauf les plus cyniques, ne contrôle, et mon impression est que la mise au pas nationaliste et capitaliste n'est pas sur son déclin... (euphémisme, je sais !)
M... suis en retard, je file (pas dans ma chambre) !
Fleur
Fleur ecrit: "...Je sais, c'est le risque de ne pas être en phase avec son époque,..."
Je dis: à bas de cette époque de merde! Des "célebataires" pah! Donnez-moi les années soixante!
(Je comprends qu'en ce cas il ne serai possible d'avoir ce conversation bien-sûr. Eh bien, le monde n'est pas parfait!)
J'ai adoré les années soixante : le temps du bonheur(la toute petite enfance pendant laquelle on peut avoir la chance d'être prise pour une princesse sans avoir la mauvaise conscience que c'est pas un rôle idéal pour participer à la lutte des classes...) ! Pas pour tout le monde (guerres invasions assassinats impérialismes à l'oeuvre), hélas !
Pouah ! La télé ! Trop vulgaire ! Bon ... Renard de feu, arrête de souligner bêtement tout ce que je tape ! C'est pas parce que tu causes pas français qu'il faut en dégoûter les autres.
Pas la télé non plus ! Mais je dis mieux : pas de bagnole depuis que ma vieille Chevrolet s'en est allée à la casse. Donc pas de lapin écrasé, pas d'antigel renversé, pas de rencontre malencontreuse avec des types armés, ridiculement habillés en bleu marine, et une froide indifférence aux cours du brent.
Et plus de téléphone ... enfin ! Plus de voyages gagnés à Mexico, avec promesse d'alcool à gogo au bar de la piscine ! Plus de sollicitation pour les bonnes oeuvres de la police (sans blague!), plus de 'out of area' au fort accent indien ... plus de Times Colonist ...
Et plus de menthe à l'eau Que l'on sert en peignoir. Ni de montre qui court Quand tu dors dans le noir. (Jonasz)
quoique ...
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Morbleu ! Les années soixantes ! Rendez-nous François Deguelt et Pascal Danel, les nanards avec De Funès et Mireille Mathieu en première communiante... et surtout ... rendez-nous le Général De Gaulle pour qu'il nous organise un bon vieux referendum, histoire de rigoler !
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